vendredi 4 février 2011

John Keats

Lors de la dernière réunion du comité de lecture Aimer Lire jeudi 20 janvier, nous avons discuté de l'œuvre du poète John Keats.

John Keats est né à Londres le 31 octobre 1795. Fils d’un palefrenier, il est orphelin très tôt. Il interrompt ses études de médecine en 1814, très attiré par la poésie. Ses premiers poèmes Oh, Solitude if I with Thee Must Dwell et Après une première lecture de L’Homère de Chapman - il était passionné de littérature antique - parurent en 1816. Un recueil intitulé tout simplement Poèmes suivra en 1817. En 1818, Endymion est une allégorie sur les amours d’un homme et de la déesse Lune. Son dernier recueil paru de son vivant en 1818 contient, sans aucun conteste ses plus belles œuvres, des odes dont Ode à l’automne, Ode sur une urne grecque, Ode sur la mélancolie, Ode à un rossignol, mais aussi le poème inachevé Hypérion et d’autres poèmes sur des thèmes mythiques de l’Antiquité ou de la chevalerie du Moyen Âge.

Son amour passionné et idéalisé pour Fanny Brawne restera inaccompli. Les lettres qu’il lui écrira, sont déchirantes.



Shelley qui se disait son grand ami se noya dix-huit mois après la mort de John Keats. Ce poème de son ami fut retrouvé sur lui :
Paix, Paix
Il n’est pas mort,
Il n’est pas endormi
Il s’est réveillé
De ce rêve qu’est la vie


Byron l’admire malgré une certaine réserve de classe envers ce Cockney. Ses contemporains seront encore plus durs. On peut dire qu’il sera totalement incompris lui le pauvre, l’autodidacte, le roturier parmi ses pairs poètes d’une autre classe sociale. Pourtant, ses vers longtemps méconnus sont uniques. C’est le poète de l’effacement de l’obscur entre une douce mélancolie et l’attrait de la mort.
‘‘Ô qu’on me donne une vie de sensation plutôt qu’une vie de pensée’’
C’est un poète épris d’éthique, de morale, de beauté :
‘‘la beauté est la vérité et la vérité est la beauté’’.
Il s’essaye à tous les styles de l’ode au sonnet de l’intime à l’épopée.
Tout le romantisme se retrouve dans ses vers, la solitude, la nuit, la nature immuable, la Grèce et ses Dieux. Mais beaucoup ont été réticents devant ses longs poèmes épiques qui, pourtant aujourd’hui, sont comparés à l’œuvre de Shakespeare.

A l’automne 1820 accablé par la mort de son frère Tom, souffrant d’une maladie héréditaire et atteint de tuberculose, il se rend en Italie sur les conseils de ses médecins. Accompagné de son seul véritable ami, Joseph Severn, il séjourne d’abord à Naples puis à Rome où il mourra le 23 février 1821, sans avoir vécu les dix ans de poésie qu’il espérait.

Il repose au cimetière protestant de Rome à côté de son ami Shelley.
‘‘Dans le noir, j’écoute ; oui, plus d’une fois
J’ai été presque amoureux de la Mort,
Et dans mes poèmes, je lui ai donné de doux noms,
Pour qu’elle emporte dans l’air mon souffle apaisé ;
A présent, plus que jamais, mourir semble une joie…
’’
Ode au rossignol (traduction Suied)

Ce n’est qu’en 1848 que l’on découvrira ses derniers textes.
‘‘Les mélodies que l’on entend sont douces, mais celles que l’on n’entend pas
Sont plus douces encore : aussi tendres pipeaux, jouez toujours,
Non pas à l’oreille sensuelle, mais plus séduisants encore
…’’

Il faudra attendre 2010 et le beau film de Jane Campion, Bright Star du nom d’un de ses poèmes, découvert en 1848 pour faire découvrir au plus grand nombre ce poète fragile, éphémère qui n’aura vécu qu’en poésie et pour la poésie.


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