mardi 18 août 2009

Zsolt Harsanyi "La vie de Liszt est un roman"


Tel est le titre de la biographie que Zsolt Harsanyi consacre à l'un des plus célèbres artistes du 19ème siècle. Jeune ambitieux de basse extraction qui réussira par-delà les espérances de son père, séducteur insatiable, génie parfois incompris, Liszt concentre dans sa vie bien des lieux communs de la littérature romanesque.

Harsanyi prend le temps de nous faire vivre les conflits intérieurs de cette existence bouillonnante et tourmentée, mais la marche en avant du plus grand pianiste du 19ème est inexorable : les tournées musicales à succès s'enchaînent inlassablement, les conquêtes amoureuses aussi. Au fond, là où Liszt est le plus touchant, c'est lorsqu'il perçoit qu'il est incapable de s'arrêter, de se tenir en repos dans un chez-soi.

Eternel voyageur, Européen avant l'heure, Liszt ressemble un peu à Voltaire par l'ampleur de son réseau. Il est en lien avec la noblesse du continent, il fréquente les cercles littéraires et musicaux romantiques. Ami de George Sand, de Chopin, de Schumann, de Berlioz, il côtoie aussi Hugo et Balzac. Surtout, Harsanyi insiste sur la rencontre décisive avec Wagner. Il soutiendra de manière inconditionnelle les oeuvres de ce dernier qu'il considère comme le prophète de la musique. Mais, "tempus fugit", les amis s'éloignent ou s'éteignent. Tout est fuyant dans la vie du compositeur qui aura finalement eu peu de temps pour mener à bien les oeuvres musicales qui lui tenaient le plus à coeur.

Impossible donc de résumer les multiples facettes de celui qui fut aussi un catholique fervent et un révolutionnaire de la technique pianistique. Il faut la plume légère et admirative d'un de ses compatriotes pour saisir cette vie intensément romanesque.



Retrouvez La Vie de Liszt est un roman, édité chez Actes Sud, à la médiathèque.

jeudi 13 août 2009

Thierry Jonquet (1954-2009)

L'écrivain Thierry Jonquet, auteur d'une vingtaine de romans, notamment pour la Série noire, et de nombreuses nouvelles, est mort, dimanche, à l'hôpital de La Salpêtrière à Paris à l'âge de 55 ans.

Né en 1954 à Paris, Thierry Jonquet avait publié son premier roman, Mémoire en cage, en 1982 dans la collection Sanguine chez Albin Michel. Engagé politiquement à Lutte Ouvrière puis à la Ligue Communiste Révolutionnaire, il travaille d'abord en milieu hospitalier, notamment en gériatrie et dans un établissement psychiatrique, où il est confronté à la mort et à la folie, qui deviendront les thèmes récurrents de ses romans. Avec Mygale (1984), Thierry Jonquet rejoint la Série noire chez Gallimard, dont il devient rapidement l'un des auteurs phares. Il est alors l'une des figures du nouveau polar français, avec des romans très noirs, ancrés dans le réel, où se mêlent satire politique et critique sociale.


A la médiathèque (secteur adulte) vous pourrez découvrir :
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte (Seuil – 2006)
Les Orpailleurs (Gallimard – 2003)
Moloch (Gallimard – 2003)
La bête et la belle (Gallimard – 1999)

mercredi 12 août 2009

Festival du Premier Roman de Chambéry #6

Après Karine Henry nous sommes allés à la rencontre de notre dernier auteur : Marc Lepape qui a écrit Vasilsca. Qui est Marc Lepape ? Marc Lepape est né en 1965, il enseigne le français dans un collège de la banlieue parisienne.

Du haut d’un pont, un inconnu jette une pierre sur la voiture de Ion Ardin. Sa femme et son fils sont tués sur le coup. Anéanti par cet acte gratuit qui a détruit sa vie, Ion décide de tout quitter. Son errance le mène en Roumanie, dans une vallée perdue où coule la Vasilsca. Ion s’y retrouve seul, au milieu d’un paysage apocalyptique, étrange chantier abandonné de l’ère Ceausescu. Vasile, le rêveur reclus dans son château d’eau, « b » et « s », le couple acariâtre des deux passeurs de la Vasilsca, ou encore Roxana, la mystérieuse sœur d’un industriel sans scrupule, sauront-ils l’aider à dire oui à l’existence ?

Un roman d'une grande humanité, dont l'atmosphère troublante laisse un souvenir ému. Le portrait d'un homme confronté au pire, doublé d'une réflexion sur le sens de la vie et de l'histoire. Un ton juste, parfois blessant de réalisme. Un vrai talent, découvert par un éditeur indépendant.

mercredi 5 août 2009

Nouveautés ados-adultes (juillet 2009)

Voici le catalogue des nouveautés acquises en juillet.
N'hésitez pas à vous rendre sur le portail web de la médiathèque pour vérifier la disponibilité des documents qui vous intéressent.


Festival du Premier Roman de Chambéry #5

Après Alma Bramy et Cyril Massarotto nous sommes allés nous restaurer à la crêperie du Carré Curial. Et en début d’après-midi nous avons continué nos rencontres avec Karine Henry qui a écrit La Désoeuvre.


Qui est Karine Henry? Elle vit à Paris, elle a crée avec X. Moni la librairie "Comme un roman "où elle travaille actuellement.


La Désœuvre est le fruit de dix années de travail. Un livre qui ne se laisse pas approcher facilement, mais plutôt qui vous charme et vous fait entrer dans les cercles concentriques de son écriture. On hésite, on a peur de s'y perdre, et puis, tout à coup, le style de Karine Henry verse en nous son philtre envoûtant et nous dévoile un texte qui semble s'écrire sous nos yeux, et un autre, écrit comme par en dessous, brodé sur l'envers. Un texte où l'on se perd car il découvre et révèle un autre texte, primitif et barbare, recouvert sans disparaître par le roman lui-même. 503 pages denses, emplies de passions, de folie, qui se lisent dans une hâte presque maladive. Un grand ruissellement de mots dont on est traversé.

Un jour, Marie est contactée par un notaire au sujet de la maison d'Artel, où elle a passé une partie de son enfance. Cette maison lui est léguée par sa sœur aînée, Barbara, qui vient d'être internée. Souhaitant la vendre, Marie retourne dans cette maison peuplée des fantômes de son enfance douloureuse, dévastée par un terrible accident, et découvre, au hasard de ses rangements, les cahiers dans lesquels Barbara a jeté les éruptions de son cerveau malade et «bipolaire», jalons d'un monument dédié à l'Idole, destiné à apporter à tous «la preuve par l'Œuvre».

Pour en savoir plus sur Karine Henry et son roman :