Tel est le titre de la biographie que Zsolt Harsanyi consacre à l'un des plus célèbres artistes du 19ème siècle. Jeune ambitieux de basse extraction qui réussira par-delà les espérances de son père, séducteur insatiable, génie parfois incompris, Liszt concentre dans sa vie bien des lieux communs de la littérature romanesque.
Harsanyi prend le temps de nous faire vivre les conflits intérieurs de cette existence bouillonnante et tourmentée, mais la marche en avant du plus grand pianiste du 19ème est inexorable : les tournées musicales à succès s'enchaînent inlassablement, les conquêtes amoureuses aussi. Au fond, là où Liszt est le plus touchant, c'est lorsqu'il perçoit qu'il est incapable de s'arrêter, de se tenir en repos dans un chez-soi.
Eternel voyageur, Européen avant l'heure, Liszt ressemble un peu à Voltaire par l'ampleur de son réseau. Il est en lien avec la noblesse du continent, il fréquente les cercles littéraires et musicaux romantiques. Ami de George Sand, de Chopin, de Schumann, de Berlioz, il côtoie aussi Hugo et Balzac. Surtout, Harsanyi insiste sur la rencontre décisive avec Wagner. Il soutiendra de manière inconditionnelle les oeuvres de ce dernier qu'il considère comme le prophète de la musique. Mais, "tempus fugit", les amis s'éloignent ou s'éteignent. Tout est fuyant dans la vie du compositeur qui aura finalement eu peu de temps pour mener à bien les oeuvres musicales qui lui tenaient le plus à coeur.
Impossible donc de résumer les multiples facettes de celui qui fut aussi un catholique fervent et un révolutionnaire de la technique pianistique. Il faut la plume légère et admirative d'un de ses compatriotes pour saisir cette vie intensément romanesque.
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