mercredi 30 mars 2011
Questions de femmes
Le Dr Anne de Kervasdoué, mère de deux enfants, est gynécologue, attachée à la maternité Saint-Vincent-de-Paul et à l’hôpital Necker (Paris).
lundi 28 mars 2011
Fauve d'Angoulême - Prix de la série 2011
N’étant plus à un paradoxe près, il dénonce et sauve, ravale émotions et morale et finance la Résistance avec l’argent des nazis. Car la libération arrive, et avec elle, Joano le sait, la honte d’un peuple qui a aidé à commettre un génocide. Pour conjurer cette honte, il va falloir trouver des coupables. Et pour ne pas faire partie de ceux-là, Joano tombe dans un puits de noirceur, où le pardon sera impossible à retrouver.
Sans juger, sans condamner, les deux auteurs racontent l’extraordinaire destin d’un homme capable du pire et du meilleur. Une mise en scène à la maestria cinématographique, un dessin révélant sur les visages toutes les subtilités d’une humanité en souffrance, pour une série incontournable, saluée conjointement par critiques et lecteurs.
Cette série BD, qui en est déjà à son quatrième volume, ne perd pas en qualité. C'est d'ailleurs ce qui fait que la série a obtenue lors du dernier Festival d'Angoulême le prix Fauve d'Angoulême dans la catégorie "Séries"
Pour en savoir plus sur cette série, cliquez ici
samedi 19 mars 2011
Indignez-vous, une critique
mercredi 16 mars 2011
En prévision de la 5ème édition des Assises Internationales du Roman
mardi 15 mars 2011
lundi 14 mars 2011
Duo gagnant
Jeronimus et Abdallahi ont plus d'un point en commun. Le dessin très émotif de Pendanx bien sûr, capable d'installer une grande tension en quelques lignes et une capacité à croquer la sauvagerie des hommes et des éléments. Et les deux personnages principaux surtout, qui donnent leurs noms aux deux séries, deux hommes ambitieux et dépassés par la grandeur de leur destin.
Jeronimus : 29 octobre 1628, le Batavia quitte le port d’Amsterdam. À son bord, 341 personnes, dont 38 femmes et enfants: des marins, des artisans, des soldats, des officiers et quelques passagers qui voyageront sur le Château arrière, le lieu de l’élite du navire. Le navire appartient à la toute-puissante Compagnie hollandaise des Indes orientales, la VOC. Il doit rejoindre Java pour y charger les épices qui font la richesse des actionnaires de la Compagnie. A son bord, Jeronimus, un homme détruit qui n'a plus rien à perdre. Le Batavia n’arrivera jamais à Java. Le nom de ce navire deviendra le synonyme d’une terrible expérimentation sur des îles perdues au large de l’Australie.
Abdallahi : Nous sommes en 1824. René Caillié, un jeune Français, qui voyage déjà depuis quelques années sur les côtes de l’Afrique, veut découvrir l’intérieur des terres, là où aucun Blanc ne s’est encore rendu. Sans argent, personne ne voulant soutenir son projet, les autorités le prenant pour un illuminé, voire un charlatan, René Caillié ne démord pas de son rêve de rejoindre Tombouctou en s’enfoncant dans une Afrique encore totalement inconnue et vierge de toute présence occidentale. Il décide alors de s’inventer une autre vie, une autre origine. Pour cela, Il va d’abord s’initier dans une tribu maure, les Braknas, à qui il dit vouloir se convertir à l’Islam. Puis, il change de nom et devient Abdallahi (Le serviteur de Dieu).
Pour traiter ces deux histoires vraies hors du commun, Dabitch et Pendanx ont choisi de s'intéresser à l'humain plus qu'à l'héroïque. Les personnages qu'ils dessinent sont ballotés par l'histoire, aux antipodes des images d'Épinal de héros romantiques, sublimes et maîtres de leur destin. Abdallahi et Jeronimus, au contraire, subissent plus qu'ils n'agissent, ils sont ridicules plus souvent que superbes. Si monstruosité il y a, elle n'est qu'humaine. Leur entourage n'est pas mieux traité par les auteurs : au mieux des suiveurs, au pire des arrivistes, attentifs à la moindre faiblesse de leur rival pour leur sauter à la gorge. Le sympathique mais ambigu Arafanba de la série Abdallahi (2006) n'a pas son pendant dans Jeronimus (2008) où l'humanité est décrite de manière plus sombre encore qu'elle ne l'était déjà dans la première série.
Le troisième et dernier tome de Jeronimus sera bientôt présent à la médiathèque. D'ici là, il est possible de lire les deux premiers et de découvrir Abdallahi, les deux tomes sont dans les rayons.
jeudi 10 mars 2011
François Nourissier (1927-2011)
L'écrivain français François Nourissier est mort, mardi 16 février, à l'âge de 83 ans, a révélé l'académie Goncourt, dont il avait été membre pendant une trentaine d'années avant d'en démissionner, en 2008, pour raisons de santé : il souffrait depuis plusieurs année de la maladie de Parkinson qu'il appelait "Miss P" dans ses livres.L'homme qui s'estimait écrivain mais pas "viscéralement romancier" a bâti une œuvre alternant chroniques et romans, pour ausculter avec lucidité son malaise et ses contradictions. Surnommé "l'Eminence grise", l'ancien conseiller littéraire de Grasset (1958-1996) était critique au Figaro Magazine.Il avait été élu à l'académie Goncourt en 1977 avant d'en devenir le secrétaire général, en 1983, et le président, de 1996 à 2002.
Né le 18 mai 1927 à Paris, orphelin de père à 8 ans, François Nourissier, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, travaille après la guerre pour un organisme de réfugiés. Il débute dans la littérature à 24 ans en publiant L'Eau grise (1951), dans la ligne de Chardonne. L'année suivante, il entre aux éditions Denoël, dont il est secrétaire général (1952-1956), avant d'être rédacteur en chef de la revue La Parisienne (1956-1958) puis conseiller littéraire chez Grasset.
En 1964 paraît Un petit bourgeois, sévère autoportrait d'un homme qui écrit "je ne m'aime pas, je n'aime pas ma vie". Considéré comme son chef-d'œuvre, ce livre est le deuxième volet d'une trilogie autobiographique, qui comprend Bleu comme la nuit (1958) et Une histoire française (1966), grand prix du roman de l'Académie française.
Quatre ans plus tard, La Crève obtient le prix Femina. Il sera suivi d'Allemande (1973), Le Musée de l'homme (1978), L'Empire des nuages (1981), La Fête des pères (1986). Après Bratislava (1990), réflexion sur la vieillesse qui s'annonce, les années 1990 sont fécondes. L'écrivain publie une demi-douzaine d'ouvrages, dont des romans à connotation sociologique, sur la politique française ou la vie littéraire.
Avec Mauvais genre (1994), livre d'entretiens, et A défaut de génie (2000), livre testament, il complète son "autoportrait acide". Marié à Hélène Cécile Muhlstein, artiste peintre apparentée à la famille Rothschild, il racontera leur relation tumultueuse, marquée par l'alcoolisme, dans l'ouvrage Eau-de-feu (2008).