samedi 20 juin 2009

Festival du Premier Roman de Chambéry #3

Après la rencontre d'Anne Delaflotte-Medhevi et Valérie Boronad nous nous sommes rendu au Manège pour rencontrer Alma Brami pour Sans elle et Cyril Massarotto pour Dieu est un pote à moi.

A quel âge comprend-on que la mort est irréductible ? Ici, à dix ans, lorsqu’une question se pose : qui est-on quand on n’est plus la sœur de personne ? Ainsi, Léa se retrouve seule à prendre soin de sa mère, avec comme bagages toute sa tristesse et ses angoisses. Oscillant entre pragmatisme, fantasmes et souvenirs, ce monologue se veut d’une justesse irréprochable. Car traiter d’un sujet tragique sans tomber dans l’épanchement ou encore céder au registre larmoyant n’est pas tâche facile. Le ton, parfait, sans aucun dérapage, ne verse jamais dans le pathos et se révèle d’une merveilleuse finesse. En effet, combien d’écrivains - certains, majeurs - ont échoué à la tâche de se transposer dans ce monde naïf qu’est celui de l’univers enfantin ?

Récit à la fois dur et émouvant, Sans elle touche tant par sa naïveté que par sa capacité à raconter la précipitation dans le monde des adultes. Alma Brami signe ici, à l’âge de vingt-trois ans, un premier roman bouleversant sur le rapport à l’absent(e) et sur la force des liens filiaux.

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