vendredi 29 avril 2011

A la médiathèque de Bron, un sujet en lien avec le 1er mai

Du 5 au 17 mai à la médiathèque Jean-Prévost. Le travail nuit-il à la santé ou peut-il être source d’émancipation et de plaisir ? Autant de questions abordées lors des trois rendez-vous, à ne pas manquer !

Café-citoyen
Jeudi 5 mai à 19h,
Entrée libre sur inscription
Le mot « travail » est lancé, maintenant c’est à vous de venir remonter vos manches, réfléchir et échanger sur ce thème durant cet atelier-débat. Animation par Lilian ROBIN, ingénieur en prévention de risques professionnels et Samuel Michalon, psychologue de formation.

Table ronde « C ’est quoi ce travail ? »
Mardi 10 mai à 19h
Aujourd’hui, c’est quoi le travail ?
Une source d’émancipation...
Une activité vide de sens...
Un générateur de plaisir, de souffrance…
Le docteur Christian Torres , les écrivains Tatiana Arfel, Elsa Fayner et Baptiste Mulondo sont présents pour en débattre.

Lecture : « Attention, travail ! »
Mardi 17 mai à 19h
Rythmée par le violoncelle de Françoise Baset , les comédiens Dominique Chenet et Patrice Lattanzi proposent une mise en lecture de six écrits d’ouvriers. Eclairage singulier sur la relation au travail par la compagnie Coeur d’Art & Co.


Contact
Médiathèque Jean-Prévost
Place du 11 Novembre
Tél. : 04 72 36 13 80
mediatheque@ville-bron.fr

mardi 26 avril 2011

Tatiana Arfel à la librairie Passages

Le jeudi 12 mai à 19h, à la librairie Passages, rencontre avec Tatiana Arfel

Après L'Attente du soir, Tatiana Arfel décrit dans son second roman, Des Clous, le monde du travail dans sa forme la plus stérile, perverse et inhumaine qui soit. Le patron d’une entreprise de services à la pointe de la gouvernance post-libérale propose une formation à quelques employés, apparemment pour les remettre dans le droit chemin de son idéologie prédatrice. On se doute rapidement que ce gant de velours cache une impitoyable intention cachée. La capacité de Tatiana Arfel à incarner littérairement différentes voix et personnalités force le respect et l’admiration que l’on ressent devant une écriture nouvelle et singulière. Si vous doutez encore de la capacité de la fiction et de la littérature à embrasser et à dépasser d’un même geste le réel il vous suffira de lire ce magnifique livre d’une jeune auteure à découvrir et à suivre, certainement l’un des livres les plus remarquables de l’année !

Tatiana Arfel est psychologue de formation et anime des ateliers d’écriture auprès de publics en difficulté.

mercredi 20 avril 2011

Allons au théâtre pour redécouvrir un classique

Jusqu'au 24 avril, les Célestins proposent Les femmes savantes de Molière. C'est l'occasion de redécouvrir ce classique.

Le spectacle nous révèle cette comédie humaine sous le jour d’un conte. Dans une maison qui devient folle, l’ordre bourgeois est mis sens dessus dessous, l’amour contrarié, la grammaire élevée au rang de principe vital par Philaminte, Armande et Bélise. Assoiffées de connaissances, elles jouent leur va-tout pour s’élever, jusqu’à prendre un pouvoir absolu sur leur maison et en perdre la raison. Si la mise en scène est fidèle à l’esprit de Molière, elle lui donne un relief particulier en dévoilant sous un nouveau jour la figure émergente de la femme émancipée. « Les hommes savants » ne prêteraient pas à rire. La seule évocation de « femmes savantes » fait toujours sourire. Le spectacle s’amuse de ces femmes à la fois touchantes, insupportables et attachantes. Il dessine en filigrane la lutte contre l’obscurantisme, la défense de la pensée et de la femme émancipée, libérée des jougs et des domaines dans lesquels on souhaite toujours la restreindre.


mardi 19 avril 2011

Nouveautés Documentaires Ados-Adultes (Mars 2011)

jeudi 14 avril 2011

Nouveautés fiction ados-adultes (mars 2011)

vendredi 8 avril 2011

Naissance d'un pont

Prix Médicis 2010, le dernier ouvrage de Maylis de Kerangal est une réussite absolue.

Le titre seul affiche les prétentions démesurées de l'auteure : la naissance d'un pont, comment saisir le moment critique, proprement sur-naturel, qui pousse les hommes à dompter la nature ; comment retranscrire ce qui est toujours tu, les travaux, les chantiers, la boue, l'ennui, bref, ce qu'il y a d'humain dans une construction. Car une fois le pont construit il est trop tard bien sûr et l'homme disparaît et le roman s'achève.

Voilà donc le point de départ du roman : un immense chantier est prévu quelque part en Amérique. Les travaux sont commandés par un maire mégalo revenu complètement secoué d'une visite à Dubaï. Tous affluent vers Coca, la ville qui accueillera le pont, ambitieux diplômés en quête du chantier historique, manards de tous horizons aux histoires complexes et chaotiques à l'affût d'un poste juteux. Le pont se construit et l'œuvre en même temps.

L'auteure livre les portraits d'hommes et de femmes aux destins très dissemblables et pourtant tous réunis sous l'ombre tutélaire de ce pont chéri ou maudit. Comme pour une visite de chantier, le narrateur nous prend par la main et nous fait rencontrer quelques uns de ses personnages comme un chef d'équipe présenterait les quelques membres importants ou influents du groupe. On s'arrête pour apprécier un paysage ou une sensation, puis on retourne écouter l'histoire d'autres vies. Naissance d'un pont est de ces romans qu'on apprécie sans nécessairement s'identifier aux personnages. Le centre d'attraction c'est le pont et rien ni personne d'autre. Mais pas de personnification, le pont n'est ni un monstre, ni un colosse au pied d'argile, il est plus que ça car pris dans sa globalité, vu par tous les yeux, compris au sens propre (pris avec soi) par chacun et donc particulièrement par le lecteur.

Et puis il y a le style aussi. On y ressent une grande liberté ainsi qu'une non moins grande douceur. Les registres de langue se mélangent, onomatopées, franglais, jargon technique, argot et l'ensemble reste fluide. Avec discrétion, ce style éblouit. Mieux, au détour de 2 ou 3 passages, toute la malice de Kerangal (ce jeu de mot n'est pas du tout assumé!) éclate quand le narrateur vient snober le lecteur affirmant que là où les personnages sont ignorants, lui est parfaitement omniscient. L'auteure semble s'ingénier à partager le plaisir qu'elle a d'écrire, sans la moindre lourdeur, au contraire, privilégiant toujours la légèreté, paradoxalement la manière la plus juste pour évoquer une construction si lourde.

Maylis de Kerangal était présente à Bron pour la fête du livre 2011. Elle sera également présente aux Assises Internationales du Roman 2011 organisées par la Villa-Gillet le vendredi 27 mai à 15H. Voir le programme ici.

mercredi 6 avril 2011

La Centrale


Voici un roman qui est sorti il y a tout juste un an, mais qui fait écho à l'actualité.

Puissant, révolté, le premier roman d'Elisabeth Filhol dérange. Véritable plongée en apnée au coeur du nucléaire, La Centrale respire la frustration et la colère. Si l'écrivain dévoile sans tabou les dangers de la contamination radioactive, elle dénonce par ailleurs une autre menace, non moins palpable et tout aussi étouffante : celle de la précarité, triste compagne de route de ces ouvriers qui doivent se contenter de quelques missions périlleuses pour tromper la misère. Alors chaque année affluent des centaines d'hommes sur les côtes normandes, à l'affût du poste de la dernière chance qui va rapporter mais à quel prix... Partout rôde le danger. Pourtant la peur de mourir importe peu. A l'image de ces vies résignées, Elisabeth Filhol enveloppe son récit dans un voile de tristesse indélébile, usant d'une plume quasi mécanique. Des phrases froides cousues du fil de la lassitude et de l'angoisse permanentes. Au plus proche de la réalité, La Centrale est un roman engagé, dont la réussite réside tant dans le travail de documentation sur le déroulement des manoeuvres techniques que dans sa faculté à rendre perceptible, sensible l'insoutenable poids de l'atmosphère. Comme un double littéraire de Ken Loach, Elisabeth Filhol expose avec finesse la dureté de la société, l'absurdité humaine. S'introduisant avec pudeur dans ce monde obscur et mal connu du grand public elle devient porte-parole de ces hommes de l'extrême. Une fiction proche du témoignage pour un magnifique hommage.

Avec son 1er roman, La Centrale, publié chez POL, Elisabeth Filhol fait coup double puisqu'elle recevait le jeudi 25 mars 2010 le 5e prix France Culture/Télérama. Un prix remis par Bruno Patino, Philippe Thureau-Dangin... et le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand à l'occasion de l'inauguration du Salon du livre de Paris (voir la vidéo suivante) :

mardi 5 avril 2011

Ce que j'appelle oubli


Il y a eu "Dans la foule" qui racontait le drame du Heysel puis "Des hommes", qui revenait sur celui de la guerre d'Algérie et c'est avec "Ce que j'appelle oubli", que Laurent Mauvignier parle à nouveau de la barbarie ; un texte très court librement inspiré d'un fait divers, rapportant la mort violente d'un jeune homme dans un supermarché, pour le vol d'une canette de bière.

Un fait divers qui se déroule tout "près" de chez nous (Lyon, 2009), dans un lieu qui nous est familier (le supermarché... que vous fréquentez peut-être) ; un récit à vous couper le souffle - et il vous en faudra pourtant - (du souffle) puisque le texte tient en une phrase, au ton saccadé, acéré, une phrase parsemée de "pourquoi" où il est question de la folie des hommes ou des hommes en folie, où il est question de la vie, de la vie qui s'arrête trop tôt quand survient la mort, donnée avec violence et gratuité.

Un texte semblable à un tourbillon, qui donne la voix aux sans-voix pour dire l'injustice, le désintérêt, l'ignorance mutuelle.
Un texte qui ne nous laisse pas indifférent - car à vrai dire, l'indifférence ne nous guette t-elle pas à l'écoute des faits divers ? si l'émotion nous gagne un court instant, alors gardons nous de l'oubli.
Un texte sans point final

lundi 4 avril 2011

"Jon l'islandais" de Bruno d'Halluin


Islande, fin du XVe siècle. Jon, jeune islandais de 7 ans est enlevé par les anglais. Il se retrouve domestique dans une famille de Bristol, mais le garçon a la passion de l’Océan. Adolescent, il s'enfuit et rejoint l'Islande. Mais sa mère est aux Açores et son père n'est jamais revenu du Groënland. Jón reprend le large, en quête de ses parents mais aussi d'aventures, nourri par les exploits de Christophe Colomb ou de Vasco de Gama.

La déferlante nordique n'en finit pas de nous envahir ces derniers temps mais c'est pourtant un auteur français qui nous embarque dans cet incroyable voyage historique.

Dans un style d'une grande sobriété, mais doué d'un véritable souffle que ne renieraient pas les amateurs de Stevenson, l'auteur nous livre tout à la fois un grand roman d'aventure, un vibrant hommage à la mer et une remarquable saga sur une page peu connue de l'Histoire.

Avec en trame de fond une intéressante réflexion sur l'enjeu des grandes découvertes maritimes dans une époque vertigineuse, on suit les vaisseaux battant pavillons espagnols ou portugais qui sillonnaient les mers et se disputaient la découverte de nouveaux continents. Ironie de l'Histoire, le héros devient alors le dernier héritier d'un grand peuple sur le déclin, les vikings autrefois grand explorateurs et maîtres des mers.

Ce livre nous donne une vraie envie de voyage au pays des grandes sagas et apporte un grand souffle d'air frais, comme le vent du large.

Embarquez donc, vous aussi dans ce livre et laissez-vous emporter par les nombreuses péripéties de la vie de Jon et les merveilleuses descriptions d'un pays et d'un peuple méconnu.

Décidément les éditions Gaia n'en finissent pas d'offrir de bien belles lectures, loin des sentiers battus de la production littéraire actuelle.

L’auteur, Bruno d’Halluin, est né en 1963 à Annecy. Ce voyageur insatiable a d’abord sillonné de nombreux pays, sac au dos, à pied ou en auto-stop ; Australie, Nouvelle-Zélande, îles du Pacifique, Europe, Ouest américain, Amérique latine…
Pratiquant, en bon Savoyard, de nombreux sports de glisse, il s’est aussi pris de passion pour la voile.
Tout d’abord équipier il devient ensuite chef de bord lors de navigations en Bretagne, vers l’Angleterre, l’Irlande puis les Antilles.
En 1997-98, « La Volta », un périple en voilier va le mener, pendant quatorze mois, de la France au Cap Horn et retour.
D’avril à septembre 2005, il a effectué un nouveau voyage à la voile « Sur la route des Vikings », vers l’Écosse, les Féroé et l’Islande, à bord d’un autre Romanée, La Volta II.