lundi 30 août 2010

Une grande artiste nous a quitté


Sa famille habitait et travaillait à Choisy-le-Roi dans la banlieue parisienne. Son père se nomme Louis Bourgeois et sa mère Joséphine. Elle a une sœur, Henriette, et un frère, Pierre. Ses parents étaient restaurateurs de tapisseries anciennes, ce qui n'a pas été, selon elle, déterminant dans sa carrière d'artiste. Cependant dès l'âge de dix ans, elle commença à aider ses parents pour les dessins des tapisseries et à faire les pieds manquants ainsi que d'autres motifs lorsque le dessinateur M. Richard Guino était absent. Ce travail de dessin est son premier contact avec l'art. Louise avait le sentiment d'être utile. Enfant, elle est turbulente et remarque que sa jeune nounou anglaise est la maîtresse de son père et que sa mère ferme les yeux sur cette relation. Cette découverte va marquer profondément l'enfant. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1932 au Lycée Fénelon (Paris), elle étudie les mathématiques supérieures à la Sorbonne en géométrie, espérant trouver ainsi un ordre et une logique dans sa vie.

Bourgeois s'écarte des mathématiques, trop théoriques à son goût. Elle commence des études d'art à Paris, d'abord à l'École des Beaux-Arts puis dans de nombreuses académies, dont l'Académie Ranson ainsi qu'à l'École du Louvre. Elle a comme professeurs des artistes comme Paul Colin, Cassandre (graphiste) ou bien encore Fernand Léger. En 1937, elle rencontre l'historien d'art américain Robert Goldwater. Elle l'épouse et s'installe avec lui à New York dès l'année suivante. C'est là qu'elle entre en relation avec le milieu des surréalistes, dont la plupart ont quitté la France pour les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et présente sa première exposition personnelle en 1945.

Mue par une acuité psychologique hors du commun, Louise Bourgeois n'eut de cesse de décortiquer les thèmes universels, les relations entre les êtres, l'amour et la frustration entre des amants ou les membres d'une même famille, l'érotisme...le tout avec malice, colère ou tendresse. L'art, "garantie de santé mentale", lui permettant de transformer ses démons en alliés. Depuis ses premiers dessins, peintures et gravures, son œuvre tourne autour de la procréation, de la naissance et de la maternité sous la forme des femmes-maisons, mêlant le corps à l'architecture, l'organique au géométrique : buste en brique, maison à colonnes sur les épaules, cage thoracique en forme d'escaliers et de portes. Mais le fil rouge de son œuvre est le Phallus (le père), qu'elle baptise « fillette » et l'araignée (la mère). Selon Louise Bourgeois, l'araignée représente la mère, « parce que ma meilleure amie était ma mère, et qu'elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnable, indispensable qu'une araignée ». L'araignée est pour elle le symbole des tapisseries que réparait sa mère (toile de l'araignée) et de tout ce qui s'y rapporte : aiguilles, fils.

Dans les années 1950, ses sculptures ont l'aspect de totems sinueux et lisses, d'inspiration surréaliste. À cette époque, Louise Bourgeois souffre du mal du pays, disant « être en deuil de la France » et ressentir un « chaos total ». Sa famille et ses amis lui manquent et elle se met à créer des personnages sous forme de totems en bois ; le totem, forme américaine, est une invitation à attirer leur présence magique, une véritable thérapie. Travaillant à l'écart de la scène artistique, elle présente peu d'expositions personnelles jusqu'à ce qu'un vif intérêt se manifeste pour son travail dans les années 1970. Le développement de son œuvre prend alors un tour entièrement nouveau. Non seulement des thèmes jusqu'alors latents — la féminité, la sexualité, la famille, l'adolescence, la solitude — deviennent omniprésents, mais la manière de les traiter est entièrement renouvelée, avec des sculptures-installations réalisées avec des matériaux et des objets très variés, parfois personnels.

En 1982-1983, le MoMA lui consacre une première exposition rétrospective. Elle imprègne ses œuvres, notamment sculpturales, de cette veine psychique, issue de ses traumas personnels. Pleinement consciente de cette dimension de son œuvre, elle est toutefois très éloignée des représentations littérales qui caractérisaient, en particulier, le surréalisme dans leur rapport à l'inconscient, et a ouvert en ce sens une voie très avant-gardiste de l'art contemporain. Ses sculptures monumentales d'araignées, constructions oniriques, en sont un des exemples les plus connus. Le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou a organisé, du 5 mars au 2 juin 2008, en collaboration avec la Tate Modern de Londres, une exposition de plus de 200 œuvres (peintures, sculptures, dessins, gravures, objets), rétrospective de l'œuvre de Louise Bourgeois
En 2009, elle est honoré par le National Women's Hall of Fame ainsi que neuf citoyennes américaines, pour avoir marqué l'histoire des États-Unis. Elle meurt le 31 mai 2010, à l'âge de 98 ans.
Pour mieux découvrir cette artiste hors-norme je vous conseille de regarder le DVD documentaire suivant : Louise Bourgeois (un film de Camille Guichard)

samedi 28 août 2010

Bleu toxic de Christophe léon

Deux nouvelles : deux catastrophes écologiques basées sur des faits réels...

- 1956, baie de Minamata au Japon, une étrange malédiction s'abat sur la population des pêcheurs. Les enfants du village tombent malades victimes d'un virus inconnu. Des chats, des dauphins, des poissons décèdent dans d'étranges circonstances...

- 1984, Bohpal en Inde : une cuve de l'usine Union Carbide explose et décime une partie de la population. Gaz naît dans la nuit du drame. Quatorze ans plus tard, il s'installe dans l'épave du bâtiment industriel...

...deux destins d'ado qui doivent se battre.... Christophe Léon nous offre ici deux récits extrêmement touchant, magnifiquement écrit, deux témoignages brut sans jugement et qui amène le lecteur à réfléchir par lui-même.

A lire et à faire lire par tous !!!!

vendredi 27 août 2010

Regard sur l'actualité : les Roms

Ces jours-ci, dans l'actualité, il est beaucoup question de l'expulsion des roms de France (que se soit de manière volontaire ou imposée).

Pour mieux connaître ce peuple je vous propose une petite sélection de documents que possède la médiathèque.

Enterrez-moi debout ! : l'odyssée des tziganes d'Isabel Fonseca (10/18)

Pendant plus de quatre ans, de l'Albanie à la Slovaquie en passant par la Roumanie et la Hongrie, Isabel Fonseca a plongé au cœur de la culture tzigane et a appris à connaître sa langue et ses traditions.
Elle dresse ici le portrait d'une culture fascinante et encore énigmatique, aux origines controversées, mais qui semble, elle, sûre de son identité :en romani, Manush et Rom ne signifient-ils pas " homme " ?

Les gitans de Marc Bordigoni (Cavalier bleu / Idées reçues)






Pour compléter ces lectures je vous conseille le DVD Roms en errance réalisé par Bernard Kleindienst.


Et comme comprendre l'actualité peut passer également par la lecture d'œuvres de fiction, je vous propose les titres suivants :

Alors, partir ? de Julia Billet (Seuil / Karactère(s)

Dans la communauté de Jaime, chacun est essentiel au groupe : les femmes, les hommes, les enfants, les sages comme Yaya et Solémo. Jaime est un lycéen passionné de littérature. Tous les soirs, il fait la lecture à sa grand-mère. Mais un soir, c'est une lettre de la mairie qu'il doit lire, annonçant la prochaine évacuation du camp installé depuis plusieurs années déjà. Que faire ? La voix des sages a parlé cette fois il faut partir. De nouveau sur la route avec les siens, Yaya se mure dans un silence absolu ; pourtant elle a un secret à révéler à son petit-fils, un objet qu'elle ne quitte jamais à lui confier, Julia Billet dresse le portrait d'un adolescent qui va découvrir que l'écriture est un instrument universel pour conserver la mémoire des peuples.

Si j'avais des ailes ? d'Ahmed Kalouaz (Actes sud junior / D'une seule voix)

Il a 15 ans. Il court, cœur cognant dans la poitrine, après son père enfui. Ses pieds frappent le sol, et des mots viennent. Il parle de ce qu'on ne lui demande jamais : des Tziganes - son peuple que personne n'a réussi à enchaîner mais dont le cercle des voyages se resserre -, de la séparation, de sa route à lui, nouvelle, avec les livres...



Gadji ! de Lucie Land (Sarbacane / Exprim')

A douze ans, Katarina a vécu mille vies.Petite Rrom de Roumanie, elle a dansé au son de l'accordéon de son trublion de père, chanté pour égayer sa " madone muette " de grand-mère, entraîné ses démons de frères à gagner les concours d'insultes à la décharge publique, et appris presque seule à déchiffrer les " vingt-six mystères en pattes de mouche régulières ". Le monde l'attire éperdument, elle voudrait tout voir, tout connaître; l'occasion se présente lorsqu'on l'envoie vivre chez " la Cousine ", à Paris.
Mais... devenir une gadji ? Jamais !

Les secrets de la forêt de Gilbert Bordes (Robert Laffont)

Villeroy, paisible bourgade rurale de Lozère, est sens dessus dessous depuis qu'un mystérieux animal rôde dans ses parages et s'en prend à ses habitants.
Qui est-il ? Chien, loup, mutant? Pourquoi s'attaque-t-il aux hommes? Pour quelles raisons leur laisse-t-il la vie sauve après les avoir défigurés? Chargé de l'enquête, le commissaire Boissy est perplexe. Au sein de la communauté villageoise, la traque s'organise. En dépit des moyens mobilisés, l'animal demeure insaisissable, et les tensions s'exacerbent : les chasseurs fustigent les écologistes, la suspicion pèse sur les activités du centre de recherches biologiques local et la communauté des gens du voyage est très vite désignée à la vindicte publique. La rencontre du docteur Juillet, le médecin du bourg, avec Maria, une jeune Tsigane ravissante et ténébreuse, permettra-t-elle de lever le voile sur les secrets de la forêt ? À l'aune d'événements dramatiques, qui voient ressurgir des peurs et des rancœurs ancestrales, Gilbert Bordes scrute la grandeur et les travers de l'âme humaine, et signe, avec Les Secrets de la forêt, un thriller très noir au suspense haletant et à l'intrigue diabolique.

Zoli de Colum McCann (Belfond)

Des plaines de Bohême à la France, en passant par l'Autriche et l'Italie, des années trente à nos jours, une magnifique histoire d'amour, de trahison et d'exil, le portrait tout en nuances d'une femme insaisissable.
Porté par l'écriture étincelante de Colum McCann, Zoli nous offre un regard unique sur l'univers des Tziganes, avec pour toile de fond les bouleversements politiques dans l'Europe du XXe siècle. Tchécoslovaquie, 1930. Sur un lac gelé, un bataillon fasciste a rassemblé une communauté tzigane. La glace craque, les roulottes s'enfoncent dans l'eau. Seuls en réchappent Zoli, six ans, et son grand-père, Stanislaus.
Quelques années plus tard, Zoli s'est découvert des talents d'écriture. C'est le poète communiste Martin Strânskÿ qui va la remarquer et tenter d'en faire une icône du parti. Mais c'est sa rencontre avec Stephen Swann, Anglais exilé, traducteur déraciné, qui va sceller son destin. Subjugué par le talent de cette jeune femme, fasciné par sa fougue et son audace, Swann veut l'aimer, la posséder. Mais Zoli est libre comme le vent.
Alors, parce qu'il ne peut l'avoir, Swann va commettre la pire des trahisons.

La fiancée du vent
de Liliane Gourgeon (VDB)

Louise n'a pas 20 ans quand elle rencontre Yoshka. Il est violoniste, tzigane, et quand il pose pour la première fois sur elle ses yeux couleur lavande, Louise comprend que cet homme va bouleverser sa vie à jamais. Mais au village les préjugés vont bon train, et il n'est pas facile de vivre au grand jour sa passion pour un Rom. D'autant que Yoshka ne tient pas en place : quelques jours, quelques heures, et il disparaît à nouveau. Et Louise attend...

jeudi 26 août 2010

Blue cerises

Ils ont 16 ans, sont lycéens et vivent à Paris. Zik, Violette, Satya et Amos se connaissent depuis quatre ans. Une solide amitié, un secret ( la disparition d’Olivia il y a trois ans), ainsi que l’amour du cinéma pour le film « La nuit du chasseur » les unissent.
Un auteur pour un personnage. Quatre écritures, 4 styles différents pour renter dans l'intimité de ces ados sur quatre mois de leur vie.
Et pour poursuivre la lecture on peut aller sur le blog de chacun des personnages : http://violetteorlach.blogspot.com, http://amos-galian.blogspot.com, http://zik-hoareau.blogspot.com, http://satya-tempsdescerises.blogspot.com

mardi 24 août 2010

Sélection Goutte de Sang d'Encre

Cette année encore, la médiathèque devient lieu de lecture pour le Prix Goutte de Sang d’Encre. Ce prix est l’un de ceux remis lors du Festival Sang d’Encre de Vienne. Il est attribué à un roman policier francophone par les lecteurs de plusieurs médiathèques. La sélection est effectuée en amont par les bibliothécaires. Cette année, les cinq romans en course sont :
  • Quai des enfers, d'Ingrid Astier, chez Gallimard.



Pour une petite présentation de l'auteur et de son roman : Cliquez ici





  • Country Blues, de Claude Bathany, chez Métailié.



Pour une petite présentation de l'auteur et de son roman : Cliquez ici





  • La Promesse du feu, de Mickaël Ollivier, chez Albin Michel.





Pour une petite présentation de l'auteur et de son roman :
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  • Kadogos, de Christian Roux, chez Rivages.





Pour une petite présentation de l'auteur et de son roman :
Cliquez ici





  • Aux Malheurs des dames, de Lalie Walker, chez Parigramme.




Pour une petite présentation de l'auteur et de son roman :
Cliquez ici






Vous trouverez prochainement dans l’espace adulte une table mettant en valeur ces cinq romans, ainsi qu’une urne vous permettant de voter pour votre roman préféré.

lundi 23 août 2010

A la rencontre d'un auteur : J.M.G. Le Clézio

Jean-Marie Gustave Le Clézio, plus connu sous la signature J. M. G. Le Clézio, né le 13 avril 1940 à Nice, est un écrivain de langue française, de nationalités française et mauricienne. Il connaît très vite le succès avec son premier roman publié, Le Procès-verbal. Jusqu’au milieu des années 1970, son œuvre littéraire porte la marque des recherches formelles du Nouveau Roman. Par la suite, influencé par ses origines familiales, par ses incessants voyages et par son goût marqué pour les cultures amérindiennes, Le Clézio publie des romans qui font une large part à l’onirisme et au mythe (Désert et Le Chercheur d’or), ainsi que des livres à dominante plus personnelle, autobiographique ou familiale (L’Africain). Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages de fiction (romans, contes, nouvelles) et d’essais. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 2008, en tant qu’écrivain de nouveaux départs, de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle, explorateur d’une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante.

Pour mieux connaître cet écrivain vous pouvez lire sa biographie disponible à la médiathèque : J.M.G. Le Clézio : le nomade immobile.

Sont également disponible les oeuvres suivantes :
  • Ritournelle de la faim : L'auteur dresse le portrait d'Ethel (personnage inspiré de la mère de l'auteur) et de sa famille venues de l'île Maurice à Paris. Elle est adolescente dans les années 1930. Issue de la noblesse mauricienne, elle connaît alors le régime totalitaire nazi, l'antisémitisme, la faim, la pauvreté et la misère qui la marqueront à vie...
  • Raga : approche du continent invisible : C'est une myriade d'îles, objet de rêves et de conquêtes, qui sont aujourd'hui tombées dans l'oubli: L'Océanie. Sous la plume sensuelle de J.M.G. Le Clézio, ce continent bordé d'eau prend la forme d'un mythe, d'un espace sans cesse altéré par l'imaginaire. C'est aussi une histoire, celle de peuples conquis et toujours épris de liberté. Et c'est aussi un horizon: celui de la mer, à perte de vue.
  • Ourania : Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia.
  • L'Africain : Ce livre rend hommage à son père, médecin en Guyane britannique puis principalement en Afrique, dont il avait été longtemps séparé, et à l'Afrique, où il a passé son enfance.
  • Voyage à Rodrigues : Le Clézio s'était inspiré d'aventures vécues par son grand-père. Dans ce Journal, Le Clézio raconte son voyage vers l'île Rodrigues sur les traces de son grand-père et de la légende qu'il a laissée.
  • Diego et Frida : Diego et Frida raconte l'histoire d'un couple hors du commun. Histoire de leur rencontre, le passé chargé de Diego et l'expérience de la douleur et de la solitude pour Frida. Leur foi dans la révolution, leur rencontre avec Trotski et Breton, l'aventure américaine et la surprenante fascination exercée par Henry Ford. Leur rôle enfin dans le renouvellement du monde de l'art. Etrange histoire d'amour, qui se construit et s'exprime par la peinture, tandis que Diego et Frida poursuivent une œuvre à la fois dissemblable et complémentaire.
  • Le Rêve mexicain où la pensée interrompue : Au cours du mois de mars 1517, les ambassadeurs de Moctezuma, seigneur de Mexico-Tenochtitlan, accueillent le navire de Hernan Cortés et cette rencontre initie une des plus terribles aventures du monde, qui s'achève par l'abolition de la civilisation indienne du Mexique, de sa pensée, de sa foi, de son art, de son savoir, de ses lois. De ce choc des mondes vont naître des siècles de colonisation, c'est-à-dire, grâce à la force de travail des esclaves et à l'exploitation des métaux précieux, cette hégémonie de l'Occident sur le reste du monde, qui dure encore aujourd'hui. Alors commence le rêve, comme un doute, comme un regret, qui unit les vainqueurs et les vaincus à la beauté et aux forces secrètes du Mexique. Rêve du soldat Bernal Diaz del Castillo, témoin des derniers instants du règne orgueilleux des Aztèques, rêve de Bernardino de Sahagun devant les ruines de la civilisation et la splendeur des rites et des mythes qui s'effacent. Rêve qui s'achève dans la mort des dernières nations nomades du nord et du nord-ouest, rêve que poursuit Antonin Artaud, jusque dans la Montagne des Signes, au pays des Indiens Tarahumaras. Le rêve mexicain, c'est cette question aussi que notre civilisation actuelle rend plus urgente : qu'aurait été notre monde, s'il n'y avait eu cette destruction, ce silence des peuples indiens ? Si la violence du monde moderne n'avait pas aboli cette magie, cette lumière ?
  • Le Chercheur d'or : Le narrateur, Alexis, a huit ans, quand il assiste avec sa sœur Laure à la faillite de son père et à la folle édification d'un rêve : retrouver l'or du corsaire, caché à Rodrigues. Adolescent, il quitte l'île Maurice à bord du schooner Zeta et part à la recherche du trésor. Quête chimérique, désespérée. Seul l'amour silencieux de la jeune " manaf " Ouma arrache Alexis à la solitude. Puis c'est la guerre, qu'il passe en France (dans l'armée anglaise). De retour en 1922 à l'île Maurice, il rejoint Laure et assiste à la mort de Mam. Il se replie à Mananava. Mais Ouma lui échappe, disparaît. Alexis aura mis trente ans à comprendre qu'il n'y a de trésor qu'au fond de soi, dans l'amour et l'amour de la vie, dans la beauté du monde.
  • Desert : La toute jeune Lalla a pour ancêtres les " hommes bleus ", guerriers du désert saharien. Elle vit dans un bidonville, mais ne peut les oublier. La puissance de la nature et des légendes, son amour pour le Hartani, un jeune berger muet, une évasion manquée vers " leur " désert, l'exil à Marseille, tout cela ne peut que durcir son âme lumineuse. Lalla a beau travailler dans un hôtel de passe, être enceinte, devenir une cover-girl célèbre, rien n'éteint sa foi religieuse et sa passion du désert.

samedi 21 août 2010

Le nouveau Blacksad en avant-première


Joie! Joie sans mesure! Le nouveau Blacksad arrive et grâce au journal l'Express et Iznéo on peut d'ores et déjà admirer les premières pages.

Ce nouvel album nous entraîne en Nouvelle-Orléans sur la piste d'un pianiste héroïnomane. Notre chat détective n'a pas perdu son humour grinçant et son flair légendaire qui ne l'empêchera pas cependant de mettre les pieds dans une bien dangereuse affaire. Le titre de ce tome 4: L'Enfer, le silence. Brrr!

Les premières pages augurent d'un très bon cru. Les fans s'en seraient doutés.

C'est ici.

jeudi 19 août 2010

Nouveautés ados-adultes (juillet 2010)

Voici le catalogue des nouveautés de juillet. N'hésitez pas à vous rendre sur le portail Web de la médiathèque pour vérifier la disponibilité des documents.

mercredi 18 août 2010

Festival du Premier Roman de Chambéry (14)

Suite et fin de nos aventures chambériennes avec la rencontre de Tatiana Arfel et Jean-Baptiste Destremau (déjà vu la veille - voir message précédent).

Née en 1979 à Paris, elle habite aujourd'hui dans le sud vers Avignon. Elle écrit, depuis toute petite, des histoires, des poèmes, des contes. Le passage dans les classes littéraires d’un lycée parisien élitiste lui a fait perdre tout goût d’écrire. Elle s’est orientée vers des études de psychologie clinique et psychopathologie. Pendant ses stages en hôpital psychiatrique elle a imaginé mettre en place des ateliers d’écriture pour valoriser la créativité tout en permettant la décharge par l’écrit du trop-plein de souffrance. Elle s’est inscrite d’abord à des ateliers d’écriture, puis des formations à l’animation, et s’est remise à écrire. Elle a alors écrit des contes, nouvelles, poèmes, puis son premier roman, en 2006. Depuis ses vingt ans elle a exercé toutes sortes de travaux alimentaires : employée en restauration rapide, serveuse, agent hospitalier, secrétaire, distributrice de prospectus, chargée d’assistance-rapatriement, secrétaire... Son travail alimentaire compte peu, il lui sert à subsister et doit surtout lui laisser du temps pour écrire.

Aujourd’hui, elle effectue de temps en temps des missions de psychologue en entreprise. Elle anime des ateliers d’écriture, notamment dans une association de femmes atteintes de cancer. Elle travaille sur un projet d’ateliers d’écriture sur la souffrance au travail, qu’elle a longuement côtoyée lors de ses petits boulots (violence de la productivité, absence de reconnaissance, bureaux en open space, harcèlement moral, troubles physiques et psychiques). Elle veille par-dessus tout à garder du temps et de l’énergie pour écrire. Elle a deux romans en projet, l’un justement portant sur la souffrance au travail et l’autre racontant la vie d’un homme souffrant d’une absence totale de présence au monde

Ils sont trois à parler à tour de rôle, trois marginaux en bord de monde. Il y a d'abord Giacomo, vieux clown blanc, dresseur de caniches rusés et compositeur de symphonies parfumées. Il court, aussi vite qu'il le peut, sur ses jambes usées pour échapper à son grand diable noir, le Sort, fauteur de troubles, de morts et de mélancolie. Il y a la femme grise sans nom, de celles qu'on ne remarque jamais, remisée dans son appartement vide. Elle parle en lignes et en carrés, et récite des tables de multiplication en comptant les fissures au plafond pour éloigner l'angoisse. Et puis il y a le môme, l'enfant sauvage qui s'élève seul, sur un coin de terrain vague abandonné aux ordures. Le môme lutte et survit. Il reste debout. Il apprendra les couleurs et la peinture avant les mots, pour dire ce qu'il voit du monde.

Seuls, ces trois-là n'avancent plus. Ils tournent en rond dans leur souffrance, clos à eux-mêmes. Comment vivre ? En poussant les parois de notre cachot, en créant, en peignant, en écrivant, en élargissant chaque jour notre chemin intérieur, en le semant d'odeurs, de formes, de mots. Et, finalement, en acceptant la rencontre nécessaire avec l'autre, celui qui est de ma famille, celui qui, embarqué avec moi sur l'esquif balloté par les vents, est mon frère. On ne cueille pas les coquelicots, si on veut les garder vivants. On les regarde frémir avec ces vents, dispenser leur rouge de velours, s'ouvrir et se fermer comme des cœurs de soie. Giacomo, la femme grise, le môme, que d'autres ont voulu arracher à eux-mêmes, trouveront chacun dans les deux autres la terre riche, solide et lumineuse, qui leur donnera la force de continuer.

lundi 16 août 2010

Festival du Premier Roman de Chambéry (13)

Suite et quasiment fin de nos rencontres au Festival du Premier Roman de Chambéry. Après Henri Hyusetowski et Liliana Lazar pas de temps à perdre, il faut aller à la rencontre de Lilian Robin et Estelle Nollet (déjà vu la veille - voir message précédent).

De Lilian Robin, on ne sait presque rien mis à part qu'il est un acteur quotidien de la prévention des risques professionnels.

Dans Tripalium, son premier roman, il dessine la silhouette d'une industrie traumatisée. Il dresse avec humour le portrait sensible et grinçant de ces ouvriers qui se battent pour défendre leur droit à souffrir.

lundi 9 août 2010

Visite virtuelle de la Grotte de Lascaux


Si la Dordogne ne faisait pas partie de vos plans de vacances, voilà de quoi corriger ce manque: l'excellent site dédié aux grottes de Lascaux. En plus de toutes les infos pratiques, une visite virtuelle très complète vous est proposée. Évidemment rien ne remplacera la beauté et la magie du spectacle de visu, mais le travail entrepris pour permettre la diffusion de ces chefs-d'œuvre d'un autre temps est remarquable.

La visite se fait par le biais d'une lecture-avancée dans la grotte durant laquelle il est possible de s'arrêter sur tel ou tel détail. La compréhension de l'espace est facilitée par des cartes et les photos sont de bonne qualité. Le tout est accompagné de légendes explicatives et la circulation virtuelle se fait aisément. L'ensemble du projet est une belle réussite, à encourager, car la qualité n'est pas toujours au rendez-vous de ce genre d'exercice. Ne boudons donc pas notre plaisir et arrêtons-nous un instant, fasciné, sous le Panneau du Grand Taureau noir, vous savez, celui au fond à gauche, dans le diverticule axial. Venez voir par ici:
http://www.lascaux.culture.fr

mardi 3 août 2010

Société, tu m'auras pas! enfin si peut-être...

Pour les vacances et en cadeau, une petite BD humoristique dégotée sur l'excellent site de Manolosanctis déjà évoqué sur ce blog. Suivez les tribulations d'un poussin, amateur de femmes et d'alcool et grand donneur de leçons pourries. Les grands losers du quotidien (j'en suis!) s'y retrouveront: ayez une pensée pour moi en lisant le strip Home alone 6, c'est moi, oui, c'est tellement moi (bovarysme primaire, vous m'excuserez)!



C'est frais, pas prétentieux pour deux sous, bref, revigorant!