mardi 23 novembre 2010

Bosch


Les oeuvres de Bosch, encore aujourd’hui, ne peuvent qu’impressionner. Il suffit de feuilleter ce superbe ouvrage pour admirer un univers singulier, déroutant, gorgé de visages marquants, partagé entre des hommes, des animaux et des créatures indéfinissables. ‘Le Jardin des délices’ par exemple, illustre ce foisonnement farfelu sur lequel on peut laisser son regard voguer pendant des heures, et où un oiseau géant avec un chaudron sur la tête qui avale un homme n’a rien de surprenant. Cette folie qui a fait la renommée de l’artiste paraît tellement originale qu’il est coutumier de l’attribuer à un cerveau déconnecté de l’histoire de l’art.

Erreur : sans remettre en cause la fertilité sans bornes de l’imagination du Hollandais, Larry Silver montre que son oeuvre n’est pas apparue ex nihilo. Bosch a évidemment subi des influences, et si sa manipulation de la culture visuelle est unique, elle découle tout de même du travail d’artistes identifiés dans ces pages.

La richesse de l’iconographie de l’ouvrage fait le reste : les reproductions pleine page sur ce grand format, magnifiques, alternent avec des gros plans sur des détails qui permettent des comparaisons et des analyses précises et éclairantes. L’atout de ce livre, c’est qu’il ne comporte pas que des oeuvres de Bosch, mais aussi celles de ses inspirateurs, de ses contemporains ou de ses héritiers - Pieter Bruegel l’Ancien ou Jan Mandyn en tête.

Larry Silver parvient à inscrire Bosch dans une évolution précise comme rarement cela avait été fait avant lui. En plus de nous transmettre son amour pour ce peintre, il l’éclaire sous un jour nouveau. Et ce nouveau Bosch qu’il nous dévoile, loin de lui faire perdre son mystère, le rend encore plus fascinant.

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