Il y a eu "Dans la foule" qui racontait le drame du Heysel puis "Des hommes", qui revenait sur celui de la guerre d'Algérie et c'est avec "Ce que j'appelle oubli", que Laurent Mauvignier parle à nouveau de la barbarie ; un texte très court librement inspiré d'un fait divers, rapportant la mort violente d'un jeune homme dans un supermarché, pour le vol d'une canette de bière.
Un fait divers qui se déroule tout "près" de chez nous (Lyon, 2009), dans un lieu qui nous est familier (le supermarché... que vous fréquentez peut-être) ; un récit à vous couper le souffle - et il vous en faudra pourtant - (du souffle) puisque le texte tient en une phrase, au ton saccadé, acéré, une phrase parsemée de "pourquoi" où il est question de la folie des hommes ou
des hommes en folie, où il est question de la vie, de la vie qui s'arrête trop tôt quand survient la mort, donnée avec violence et gratuité.
Un texte semblable à un tourbillon, qui donne la voix aux sans-voix pour dire l'injustice, le désintérêt, l'ignorance mutuelle.
Un texte qui ne nous laisse pas indifférent - car à vrai dire, l'indifférence ne nous guette t-elle pas à l'écoute des faits divers ? si l'émotion nous gagne un court instant, alors gardons nous de l'oubli.
Un texte sans point final
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