vendredi 24 juin 2011

Mille soleils splendides de Kahled Hosseini


Lors de la réunion du Comité de Lecture Aimer Lire du Jeudi 21 Avril, nous avons discuté de "Mille soleils splendides" de Kahled Hosseini.

Voici ce que nous en dit Françoise :

C'est l'histoire bouleversante de deux femmes dont les destins s'entremêlent, dans un Afghanistan déchiré par cinquante ans de conflits, dans un Kaboul ravagé par la violence. A travers ces deux personnages attachants, nous suivons pas à pas les répercussions de cette guerre avec notamment l'arrivée des Talibans en 1996.

Les épreuves que les Afghans doivent traverser : familles malheureuses, mariages forcés, gouvernements oppressifs et répression culturelle et morale nous font saisir ce qu'était la vie quotidienne à Kaboul avant et pendant le règne écrasant des Talibans.

Ces deux femmes, victimes de la violence et de la misogynie de leur mari commun, vont unir leur courage pour tenter de fuir le pays... Elles survivent au jour le jour et si l'une d'elles se sacrifie, l'autre pourra enfin entrevoir une vie plus heureuse.

Grâce à son talent, Kahled Hosseini parvient à créer beaucoup d'émotion chez le lecteur.

"Nul ne pourrait compter les lunes qui luisent sur ses toits, ni les mille soleils splendides qui se cachent derrière ses murs", poème de Saïd-e-Tabrizi sur Kaboul (XVIIème siècle)

mercredi 22 juin 2011

Festival du Premier Roman de Chambéry (3)

Après la rencontre avec Lionel Salaün et Pierre Szalowski, nous sommes aller écouter Judith Perrignon, Isabelle Monin, Mohammed Aïssaoui qui sont trois journalistes, qui viennent de sortir leur premier roman.

Longtemps journaliste à Libération, aujourd'hui collaboratrice de XXI et de Marianne, Judith Perrignon est l'auteure de plusieurs essais, parmi lesquels C'était mon frère (L'Iconoclaste, 2006), Mauvais Génie, avec Marianne Denicourt (Stock, 2005), L'Intranquille, avec Gérard Garouste (L'Iconoclaste, 2009), et La Nuit du Fouquet's, avec Ariane Chemin (Fayard, 2007).


Ce premier roman de Judith Perrignon, de facture classique tant dans l’écriture que dans la construction chorale et les thèmes abordés pourrait donner l’impression première de manquer d’originalité, pourtant, il a ce quelque chose en plus qui fait son charme et sa délicatesse. D’abord, les lettres de Mila à sa fille Helena en prison, des lettres à sens unique, car jamais Helena ne répond. Puis la naissance d’Angèle, confiée à Mila, et toujours les propos justes de cette grand-mère : « aime-la, elle n’a rien fait, elle. » Mais Helena se mure dans le silence et l’absence apparente de tout sentiment. Elle purge ses cinq ans pour le braquage d’une bijouterie, seule, car elle n’a pas voulu dénoncer son complice qui était aussi son amoureux.

A l’époque, un journaliste s’est intéressé à l’affaire, et son article a touché par des propos bienveillants. Au décès de sa mère en 2007, Angèle veut comprendre qui était réellement sa mère, ce qu’elle a vécu, qui était son père, et par les lettres et documents retrouvés, va lever le voile sur son passé, grâce à ce vieil homme toujours en vie. Tout n’est pas toujours vraiment crédible dans l’histoire, mais qu’importe, tant la justesse des phrases reconstruit en douceur ces destins sans taire leur douleur ou leur impuissance.

Les chagrins ont marqué au fer les vies de ces femmes et des hommes qui les ont fréquentées, et si l’on y trouve un peu de mélancolie, il n’y a pas de pathos inutile, au contraire, de la pudeur et de la retenue.

lundi 20 juin 2011

Le village de l'allemand ou le Journal des frères Schiller de Boualem Sansal


Lors d'une des dernières rencontres du Comité de Lecture Aimer Lire, nous avons discuté du roman de Boualem Sansal "Le village de l'allemand ou le Journal des frères Schiller"

Voici ce que nous en dit Mireille :

Un livre à 2 voix. 2 journaux de la vie de 2 frères aussi différents l'un de l'autre, mais qui ont vécu le drame de leur famille de double nationalité.

Ce drame est la conséquence ou l'aboutissement d'évènements terribles ; la 2ème guerre mondiale avec la déportation et les atrocités de l'époque, la guerre en Algérie en 1990, ses conséquences avec l'exil des algériens en France ou de la vie précaire de ceux qui sont restés au pays, la situation dans les cités des banlieues françaises, en particulier pour les émigrés et la montée de l'islamisme.

Tout cela est vibrant de réalisme et d'émotion. Ce livre ne peut laisser indifférent.

Dès le début du livre, on est pris par l'envie de rechercher la vérité, de savoir pourquoi Rachel a décidé de ne plus vivre, poursuivi par une honte terrible et pourquoi Malrich, indifférent à son entourage au début, devient le successeur de la quête de son frère.

Ce livre devient une lutte contre l'extrémisme ou le totalitarisme et l'auteur, d'origine algérienne, parvient à en faire un combat personnel le plus sincère.

"Le village de l'allemand ou le journal des frères Schiller" , cinquième ouvrage de Boualem Sansal a obtenu le Grand Prix RTL Lire 2008.

jeudi 16 juin 2011

Nouveautés Documentaires Ados-Adultes (Mai 2011)

vendredi 10 juin 2011

Nouveautés fiction ados-adultes (mai 2011)

jeudi 9 juin 2011

Festival du Premier Roman de Chambéry (2)

Lors de la rencontre avec Lionel Salaün il y avait Pierre Szalowski pour son roman Le froid modifie la trajectoire des poissons.


Pierre Szalowski vit au Québec. Il a été photographe de presse, journaliste, directeur de création dans la publicité, il est aujourd’hui scénariste et auteur.

Dans Le froid modifie la trajectoire des poissons, un garçon de dix ans apprend que ses parents vont se séparer. Désespéré, il demande au ciel de l’aider. Le lendemain, une énorme vague de verglas s’abat sur le Québec. Face à l’adversité, des liens se créent ; face au froid, l’entraide, la solidarité et l’altruisme enflamment les cœurs... pour le meilleur.

mercredi 8 juin 2011

Blast, l'Apocalypse selon Saint Jacky

En 2009 Manu Larcenet sortait Blast, une Bande-dessinée hors-norme de 204 pages en noir et blanc à la couverture mystérieuse et pleine de promesses :

Après plusieurs séries d'excellente tenue comme Le retour à la terre ou Le combat ordinaire, le nouveau projet du dessinateur avait de quoi réjouir ses fans. Dès les premières pages on ressentait une bouffée d'air frais. Une grande liberté artistique se dégageait de l'ouvrage avec des dessins généreux sur des pages entières et un coup de crayon un peu emphatique mais qui donnait à l’œuvre un caractère proprement épique. On imaginait volontiers un Manu Larcenet éprouvé après une telle audace et voilà qu'il nous revient avec un nouveau tome au moins aussi réussi.

Un mot sur l'histoire d'abord, Polza Mancini, alias Grasse carcasse (c'est le titre du premier tome) se retrouve en garde à vue fortement soupçonné d'avoir assassiné une jeune femme, Carole. Interrogé par deux flics autant dégoûté par son geste que par son apparence physique, Polza revient sur son histoire personnelle. Sorte de clochard céleste, Polza est un être meurtri, par la vie, par le regard des autres, par la mort de son père. Son choix de s'affranchir de la société est dicté par sa volonté de rejoindre l'Île de Pâques et ses moaïs, les grandes statues qui hantent ses rêves depuis qu'il a connu son premier blast. Le blast, c'est une révélation, une épiphanie, qui prend le héros comme une transe et qui jalonne son parcours. Figuré par des dessins d'enfants et les seules touches de couleurs de l'album, le blast est bien sûr LA trouvaille narrative de cette série, celle qui réussit à tenir le lecteur en haleine même si Larcenet se fait un plaisir de l'égarer sur d'autres pistes et d'autres aventures périphériques.

Avec ce deuxième tome, on continue l'exploration dans l'univers chaotique de Polza. Alcoolique et de plus en plus en marge, il rencontre des spécimens variés et hauts en couleurs, plus ou moins bienveillants. Au milieu de toute cette faune, on fera la connaissance de Saint Jacky, véritable apôtre de l'Apocalypse, dealer rural et érudit d'un genre nouveau.

Larcenet sait raconter des histoires. Alors que la plupart des bandes-dessinées sans scénariste manquent souvent de profondeur, Blast parvient à mettre en place une intrigue au niveau de la beauté des planches. Celles-ci sont magnifiques, pleines de fureur contenue et d'émotion, le plaisir manifeste qu'a dû prendre le dessinateur à leur exécution est communicatif. Chaque page est un régal et parvient à nous procurer une émotion particulière : rire, détresse, émerveillement, colère, tendresse... Alors, prêts pour le Blast?

A voir : le site fourni de Larcenet, ici.
Les deux tomes sont disponibles au rayon BD adultes de la médiathèque.

mercredi 1 juin 2011

Festival du Premier Roman de Chambéry (1)

Une dizaine de lecteurs de la médiathèque s'est déplacée au Festival du Premier Roman de Chambéry, afin de rencontrer certains des auteurs qu’ils avaient découverts pendant l’année. La première rencontre a été celle avec Lionel Salaün qui a écrit Le retour de Jim Lamar.

Lionel Salaün est né à Chambéry, où il vit. Pour consacrer l'essentiel de son temps à l'écriture, il enchaîne les petits boulots - magasinier, fabricant d'aquariums, pêcheur de sardines à Sète, ou encore photographe. Passionné de géographie, amateur de blues et de cinéma américain, il a choisi de camper son premier roman sur les rives du Mississippi.


Jim Lamar ? " Quand je dis que c'est pas lui, je veux dire que c'est plus lui ". Voici le commentaire qui accueille après treize ans d'absence le revenant, le rescapé de la guerre du Vietnam. Un pays dont on se soucie peu ici à Stanford : l'interminable Mekong est si loin du boueux Mississipi. Et le retour tardif de Jim - Saigon a été abandonné depuis de longues années par les troupes américaines - n'est plus souhaité par personne. Son intention de se réapproprier la ferme familiale, objet de toutes les convoitises, et ses manières d'ermite dérangent tout le monde. Tout le monde, à l'exception du jeune Billy qui, en regardant et en écoutant Jim le temps d'un été, va en apprendre bien plus sur les hommes que durant les treize années de sa courte existence.