mercredi 22 juin 2011

Festival du Premier Roman de Chambéry (3)

Après la rencontre avec Lionel Salaün et Pierre Szalowski, nous sommes aller écouter Judith Perrignon, Isabelle Monin, Mohammed Aïssaoui qui sont trois journalistes, qui viennent de sortir leur premier roman.

Longtemps journaliste à Libération, aujourd'hui collaboratrice de XXI et de Marianne, Judith Perrignon est l'auteure de plusieurs essais, parmi lesquels C'était mon frère (L'Iconoclaste, 2006), Mauvais Génie, avec Marianne Denicourt (Stock, 2005), L'Intranquille, avec Gérard Garouste (L'Iconoclaste, 2009), et La Nuit du Fouquet's, avec Ariane Chemin (Fayard, 2007).


Ce premier roman de Judith Perrignon, de facture classique tant dans l’écriture que dans la construction chorale et les thèmes abordés pourrait donner l’impression première de manquer d’originalité, pourtant, il a ce quelque chose en plus qui fait son charme et sa délicatesse. D’abord, les lettres de Mila à sa fille Helena en prison, des lettres à sens unique, car jamais Helena ne répond. Puis la naissance d’Angèle, confiée à Mila, et toujours les propos justes de cette grand-mère : « aime-la, elle n’a rien fait, elle. » Mais Helena se mure dans le silence et l’absence apparente de tout sentiment. Elle purge ses cinq ans pour le braquage d’une bijouterie, seule, car elle n’a pas voulu dénoncer son complice qui était aussi son amoureux.

A l’époque, un journaliste s’est intéressé à l’affaire, et son article a touché par des propos bienveillants. Au décès de sa mère en 2007, Angèle veut comprendre qui était réellement sa mère, ce qu’elle a vécu, qui était son père, et par les lettres et documents retrouvés, va lever le voile sur son passé, grâce à ce vieil homme toujours en vie. Tout n’est pas toujours vraiment crédible dans l’histoire, mais qu’importe, tant la justesse des phrases reconstruit en douceur ces destins sans taire leur douleur ou leur impuissance.

Les chagrins ont marqué au fer les vies de ces femmes et des hommes qui les ont fréquentées, et si l’on y trouve un peu de mélancolie, il n’y a pas de pathos inutile, au contraire, de la pudeur et de la retenue.

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