Postdam, 1995.
Paul est agressé par des néo-nazis dans le métro. A l'hôpital, il rencontre Jozef de Heer, un survivant de l'holocauste. Celui-ci va lui raconter son histoire qui est aussi celle du XXème siècle, de la montée du nazisme à la guerre froide, en passant par les camps ou encore la construction du mur. En toile de fond, une autre vie, celle de Goldfarb, prix nobel de physique, ayant participé à l'élaboration de la bombe atomique. Le tout saupoudré de magie, Jozef de Heer vivra une surprenante carrière de magicien, de découverte de la sexualité et de réflexions sur l'indicible et la valeur des témoignages.
Comment un livre peut-il échouer avec de tels ingrédients? Je me le demande encore! Constat très amer: Oméga mineur n'est pas à la hauteur de ses prétentions. Tout avait pourtant si bien commencé.
Les premières pages sont ébouriffantes. Un style atypique, vif, cru et intelligible. Le roman n'est pas sans rappeler Pynchon (même thématique que dans le chef-d'œuvre L'Arc en ciel de la gravité, même volume ambitieux, même traducteur), mais en plus accessible. Tout fonctionne, les personnages sont bien en place, l'intrigue file harmonieusement, l'architecture narrative dans laquelle plusieurs voix et plusieurs histoires entrent en résonance s'accorde très bien. On en pardonne même certains tics stylistiques un peu redondants et indélicats.
Et puis, alors qu'on s'approche de la fin, patatra!, une révélation tonitruante vient noircir irrémédiablement le tableau. Cette fois-ci, la ficelle est trop grosse et le lecteur jusque là indulgent perd patience. L'auteur a beau lui-même reconnaître le tour de manche, on regrette qu'au lieu de le mettre en lumière comme pour le mettre à distance histoire de dire: "Eh! regardez! Je l'ai fait exprès hein! Je sais ce que je fais, je sais bien que c'est grossier, alors je le souligne de deux traits pour que vous voyiez bien que je ne suis pas dupe non plus!", il n'ait pas cherché un autre moyen d'amener sa réflexion jusqu'au bout. Car, il faut le reconnaître, passées les quelques pages de la révélation saugrenue, particulièrement difficiles à lire, l'intérêt revient aussi vite qu'il est parti.
Je suis personnellement très déçu de ce livre dont j'attendais beaucoup. Loin d'être un échec complet, je reste persuadé qu'Oméga mineur sera un des livres importants de 2010, l'auteur avait tellement réussi à réunir les éléments d'un roman prodigieux qu'on était en droit de s'attendre au livre de la décennie (d'ailleurs certains affirment qu'il l'est et l'œuvre a récolté de nombreux prix, comme quoi les avis divergent). Attendons donc les prochains textes de Verhaeghen qui pourraient être de véritables bijoux parfaitement aboutis quand Oméga mineur n'est "rien d'autre" qu'un diamant brut.
Saluons au passage l'excellente traduction française de Claro, célèbre traducteur français entre autre de Pynchon, Vollmann ou encore Rushdie. Son facebook, laboratoire d'expérimentations littéraires.
Paul est agressé par des néo-nazis dans le métro. A l'hôpital, il rencontre Jozef de Heer, un survivant de l'holocauste. Celui-ci va lui raconter son histoire qui est aussi celle du XXème siècle, de la montée du nazisme à la guerre froide, en passant par les camps ou encore la construction du mur. En toile de fond, une autre vie, celle de Goldfarb, prix nobel de physique, ayant participé à l'élaboration de la bombe atomique. Le tout saupoudré de magie, Jozef de Heer vivra une surprenante carrière de magicien, de découverte de la sexualité et de réflexions sur l'indicible et la valeur des témoignages.
Comment un livre peut-il échouer avec de tels ingrédients? Je me le demande encore! Constat très amer: Oméga mineur n'est pas à la hauteur de ses prétentions. Tout avait pourtant si bien commencé.
Les premières pages sont ébouriffantes. Un style atypique, vif, cru et intelligible. Le roman n'est pas sans rappeler Pynchon (même thématique que dans le chef-d'œuvre L'Arc en ciel de la gravité, même volume ambitieux, même traducteur), mais en plus accessible. Tout fonctionne, les personnages sont bien en place, l'intrigue file harmonieusement, l'architecture narrative dans laquelle plusieurs voix et plusieurs histoires entrent en résonance s'accorde très bien. On en pardonne même certains tics stylistiques un peu redondants et indélicats.
Et puis, alors qu'on s'approche de la fin, patatra!, une révélation tonitruante vient noircir irrémédiablement le tableau. Cette fois-ci, la ficelle est trop grosse et le lecteur jusque là indulgent perd patience. L'auteur a beau lui-même reconnaître le tour de manche, on regrette qu'au lieu de le mettre en lumière comme pour le mettre à distance histoire de dire: "Eh! regardez! Je l'ai fait exprès hein! Je sais ce que je fais, je sais bien que c'est grossier, alors je le souligne de deux traits pour que vous voyiez bien que je ne suis pas dupe non plus!", il n'ait pas cherché un autre moyen d'amener sa réflexion jusqu'au bout. Car, il faut le reconnaître, passées les quelques pages de la révélation saugrenue, particulièrement difficiles à lire, l'intérêt revient aussi vite qu'il est parti.
Je suis personnellement très déçu de ce livre dont j'attendais beaucoup. Loin d'être un échec complet, je reste persuadé qu'Oméga mineur sera un des livres importants de 2010, l'auteur avait tellement réussi à réunir les éléments d'un roman prodigieux qu'on était en droit de s'attendre au livre de la décennie (d'ailleurs certains affirment qu'il l'est et l'œuvre a récolté de nombreux prix, comme quoi les avis divergent). Attendons donc les prochains textes de Verhaeghen qui pourraient être de véritables bijoux parfaitement aboutis quand Oméga mineur n'est "rien d'autre" qu'un diamant brut.
Saluons au passage l'excellente traduction française de Claro, célèbre traducteur français entre autre de Pynchon, Vollmann ou encore Rushdie. Son facebook, laboratoire d'expérimentations littéraires.
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