vendredi 24 septembre 2010

Doris Lessing : Prix Nobel 2007


Doris Lessing (née Doris May Tayler, le 22 octobre 1919 à Kermanshah, Perse) est une écrivain britannique, lauréate du Prix Nobel de littérature en 2007. Ce dernier a couronné « la conteuse épique de l'expérience féminine qui, avec scepticisme, ardeur et une force visionnaire, scrute une civilisation divisée. »

Célèbre dès son premier livre, Vaincue par la brousse (1950), auteure d'une vingtaine de romans dont le best-seller international Le Carnet d'or (1962), elle est très vite apparue comme une femme de lettres engagée et militante, notamment pour les causes anticolonialiste et anti-apartheid. À l'instar de ses consœurs nobélisées Toni Morrison et Elfriede Jelinek, elle a aussi été associée au combat des féministes sans qu'elle ne l'ait revendiqué ou désiré.

L'œuvre de Doris Lessing est profondément autobiographique, s'inspirant notamment de son expérience africaine, de ses années de jeunesse et de ses engagements sociaux ou politiques. Son style romanesque, épique, réaliste et lyrique lui a permis d'aborder différents thèmes tels que les conflits de cultures, les injustices raciales et ethniques, la contradiction entre la conscience individuelle et le bien commun, la violence entre les êtres et les classes, le déracinement ou encore l'enfance. Très appréciée pour sa diversité et son éclectisme, l'auteur a su faire une immersion dans le domaine de la science-fiction (Shikasta en 1981) ou du roman psychologique (L'Été avant la nuit). Elle a même un temps évolué vers l'ésotérisme et la parapsychologie avec La Descente aux enfers (1971).

Pour mieux connaître cette écrivain vous trouverez quelques unes de ces œuvres à la médiathèque :

  • Victoria et les Staveney : Victoria n'a jamais oublié sa rencontre, à l'âge de neuf ans, avec une riche famille blanche, les Staveney. Ce souvenir entêtant la poussera, des années plus tard, à entamer une liaison avec leur fils, Thomas. De cette histoire naîtra Mary, petite fille à la peau claire et au sourire radieux. En adoration devant l'enfant, les Staveney proposent de l'accueillir chez eux de plus en plus souvent. Victoria, toute à la réalisation de la chance que représenterait une telle éducation pour sa fille, n'imagine pas quelles conséquences aura sa décision.

  • Alfred et Emily : Doris Lessing explore la vie de ses parents, tous deux abîmés de manière irrévocable par la Grande Guerre. Elle imagine tout d'abord la vie plus heureuse qu'ils auraient pu bâtir si la guerre n'avait pas eu lieu, avant de se livrer à un examen cinglant de leur couple tel qu'il fut en réalité dans l'ombre pesante de cette guerre. " Aujourd'hui encore, je m'efforce d'échapper à cet héritage monstrueux, pour être enfin libre ", confie Doris Lessing. Avec Alfred et Emily, c'est très exactement ce qu'elle fait, et de manière éclatante.

  • Un enfant de l'amour : James Reid est un jeune homme romantique dont le principal défaut est d'avoir trop rêvé sa vie avant qu'elle ne commence véritablement.Durant l'été 1939, il embarque pour l'Inde avec son régiment et, lors d'une escale au Cap, croit trouver en Daphné, jeune femme mariée, le grand amour qu'il attendait. A la fin de la guerre, il apprend que de cette liaison passionnée est né un enfant qui ne se sait pas illégitime. James va alors tout entreprendre pour rencontrer son fils...

  • Les grand-mère : Sur la terrasse d'un café dominant la baie de Baxter's Teeth, deux familles, qui semblent n'en former qu'une, se prélassent au soleil. Roz et Lil, les grand-mères, restées belles, entourées de Tom et Ian, leurs fils, et de leurs petites-filles, semblent filer le parfait bonheur. Depuis toujours, Roz et Lil sont aussi inséparables que des sœurs jumelles, et l'affection qu'elles se portent s'est doublée peu à peu d'un amour pour le moins trouble de chacune pour le fils de l'autre. Mais, quand Mary, la femme de Tom, surgit, pleine de colère, l'ombre débarque dans ce tableau idyllique... Grâce à la légèreté de son écriture, Doris Lessing signe avec Les grand-mères un roman décapant sur les non-dits et la dissimulation.

  • Rire d'Afrique : voyages au Zimbabwe : Révoltée par le régime colonial qui la déclare bientôt persona non grata, Doris Lessing quitte la Rhodésie de son enfance dès 1956. En 1982, après plus de 25 ans d'exil, c'est dans le tout jeune Zimbabwe qu'elle tentera de retrouver ses racines africaines. Les quatre voyages qu'elle y effectue jusqu'en 1992 nourrissent ces carnets de bord où, de souvenirs en rencontres, le grand écrivain anglais renoue le fil de son histoire et se fait le témoin passionné de l'évolution difficile, parfois contradictoire, d'un pays vers la modernité. Du va-et-vient entre le passé et le présent surgit une féconde mosaïque d'impressions, d'anecdotes, de scènes, de portraits : images de la plantation familiale, de la brousse, et visions d'un pays qui s'urbanise peu à peu, souvenirs en noir et blanc du monde colonial et émergence d'une société interraciale qui voit s'installer de nouveaux privilèges. Un admirable journal de voyages et de souvenirs où la fidélité aux engagements d'hier, l'émouvant travail de la mémoire, la connaissance intime du paysage africain accompagnent une réflexion très riche sur les aspirations d'un continent en proie aux pires maux, malmené par l'Histoire, et porteur cependant d'un étonnant message d'espoir.

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