vendredi 4 juin 2010

Festival du Premier Roman de Chambéry (3)

A peine la première rencontre terminée, il a fallu que le groupe se sépare, car deux rencontres intéressantes avaient lieu en même temps : Danielle Trussart / Michel Wagner et Tatiana Arfel / Lilian Robin. Je reviendrai dans mes prochains billets sur les deux derniers auteurs, car je les ai rencontrés le lendemain.
Pour aujourd'hui, je vais vous parler de Danielle Trussart, auteure d' Un train pour Samarcande.

Elle est née à Montréal, et vit maintenant à Baie-Saint-Paul (Québec) où elle partage le meilleur de son temps entre l'écriture et la peinture. Elle a publié quelques nouvelles, dont certaines ont été primées.

Un train pour Samarcande raconte l'histoire de Blanche, une vieille dame, qui prépare ses affaires en attendant le train qui l'emmènera de l'autre côté de l'existence.
Elle vit seule avec ses souvenirs depuis la mort accidentelle de son fils et de celle plus lente de son mari. Elle aime observer ses voisins, les fous du quartier et la nouvelle voisine, la femme aux pinceaux. Blanche tient un registre dans lequel elle catégorise les gens.

Et pourtant, elle sent l'imminence de sa mort alors elle se prépare, elle range ses affaires, vide les armoires et les étagères, elle ne fait plus la vaisselle ni le linge, elle jette après emploi. Mais Blanche rêve encore, parle à son mari, lui raconte ses souvenirs, cherche la route de Samarcande car elle a toujours aimé aller au bout des routes, recherche la compagnie rassurante de ses livres préférés (son préféré étant Au bonheur des dames de Zola). Blanche a toujours aimé l'art, la géographie et les pays lointains. Elle a une carte du monde épinglée sur le mur de son salon et la redessine lorsque les frontières changent ainsi que les noms. Elle rêve de prendre le train pour l'incomparable Samarcande et de visiter cette ville ocre et rose, admirer les coupoles bleues des mosquées, les minarets, les fontaines, les palais...

Malgré ce sujet assez triste, ce livre nous raconte la vie, la vie malgré tout et plus forte que tout. Blanche, quelque peu nostalgique et solitaire, vit ce moment naturellement et avec humour. Elle se prépare car la mort fait partie de la vie et autant ne pas être prise au dépourvu cette fois. Aussi, la mort a fait parti de sa vie avec la mort accidentelle de son fils et puis la lente disparition de son mari qui ne s'en est pas remis. Blanche a vécu avec ses morts et les a encore faits vivre avec elle. Blanche reste curieuse et à l'écoute des autres. Jusqu'au dernier moment, elle s'émerveille du quotidien.

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